Chaque soir, avant d’aller me coucher, je m’assieds à ma « table de nuit » où je vais noircir, ou plutôt « bleuir », une page ou deux de mes cahiers secrets. Besoin d’évasion, de rêveries, d’éloignement de la sinistrose ambiante.
Je me laisse alors porter par les ailes des trois échassiers migrateurs, le Héron Crabier, l’Échasse Blanche et le petit Vanneau qui montent la garde sur ma table de chevet. Avec eux, je m’envole vers les rivages de mes rêves, survolant les estuaires de mes fantasmes ou me posant ici ou là sur les sables de mes souvenirs.
Et de mon Bic, comme ces oiseaux de leur bec, je picore dans la vase de mes pensées. Un mot, une phrase, une idée.
Et parfois, quand j’ai de la chance, un vers.


