L’armoire à voyages

Je lève les yeux pour frapper la petite balle jaune. Le ciel bleu azur est déchiré par deux contrails s’échappant d’un point d’acier brillant.

Je les suis des yeux, je rate la balle, je ne suis plus sur le terrain, je vole, je me demande d’où vient cet avion et où va-t-il. La saison des grandes vacances décolle mais cette année elle ne sera pas comme les autres, les voyages aériens sont déconseillés et même interdits pour de nombreuses destinations. Et même si certains sont autorisés et déclarés sans danger de Covid si l’on respecte les conditions sanitaires, je ne me risquerai pas à monter à bord d’un avion avant quelques mois. Cet été, j’irai pour quelques jours ici où là, en Belgique ou en France, au gré de mes humeurs et en fonction de l’agenda des ateliers d’aquarelle de Marie-Thérèse.

Cela ne signifie pas pour autant que je ne voyagerai pas. J’ai une armoire magique sur le deuxième palier de notre maison qu’il suffit d’ouvrir pour s’évader.

Avant le GPS, Google Maps et Booking.com, je préparais mes voyages des jours et des jours à l’avance. D’abord par l’achat d’un guide Michelin ou d’un Routard ou encore d’un livre documentaire sur la destination que nous avions choisie. J’ouvrais un cahier spécifiquement dédié à ce voyage dans lequel à l’aide de cartes Michelin, encore le bibendum, je notais mes trajets, ville par ville, quand nous partions en voiture et nos vols et déplacements en train ou voiture de location quand nous prenions l’avion. Tout était préparé, les itinéraires, les hôtels, les visites etc. Ce cahier me servait aussi à consigner mes impressions, nos rencontres, nos découvertes et nos moments particuliers qui me serviraient ensuite à commenter et légender mes photos dans mes albums-souvenirs. Avec ma mémoire qui vieillit et se prend de plus en plus pour un gruyère, ces carnets, ces photos et… ces bouquins dans l’armoire à voyages me sont bien précieux pour ne pas voir plein de moments heureux de ma vie glisser comme du sable dans les interstices et les crevasses de l’oubli.

En rentrant du tennis, en pensant à cet avion, chose rare en ces temps de coronavirus, j’ai ouvert l’armoire et en ai sorti quelques bouquins au hasard, dont l’un sur l’Italie du Sud et la Sicile.

Quand j’en ai tourné les pages, mon esprit s’est envolé d’abord pour aller embarquer – sous la pluie ! – à Sorrente à destination de Capri et ensuite randonner dans la poussière chaude de l’Etna.

Voyage Voyage (Desireless – 1987)

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s