Les îles de Gilles

L’objet qui m’embarque ce matin, c’est tout simplement mon portable. Je l’ouvre à peine et zou, il me transporte vers des îles de rêve. Celles de Gilles Paris, un auteur que j’aime beaucoup et que j’ai eu le bonheur de rencontrer à plusieurs reprises.  Depuis le début du confinement dans son petit appartement parisien, il publie chaque jour un ou deux textes de son journal de bord, un partage d’émotions très fortes à chaque fois. Aujourd’hui, son post évoque son amour des îles, ces endroits protégés où l’on se sent en dehors du temps et des contraintes. Un superbe texte de rêve en harmonie totale avec mon modeste blog de balades sur mon sofa. Bonne lecture, bon rêve et poursuivez l’évasion avec les magnifiques livres de Gilles https://www.gillesparis.net/

« Gilles Paris – Jour 45 – post 70

Au 9 avril, selon le site de l’OMS, la planète comptait quelque 1,4 million de personnes touchées par le nouveau coronavirus. Un bilan basé sur les seuls cas confirmés. Au total, 212 pays et territoires – soit la quasi-totalité du monde – déclaraient au moins un cas de Covid-19. A ce jour, les territoires épargnés sont essentiellement situés dans l’océan Pacifique, comme les îles Salomon, Samoa, Vanatu, Tuvalu, Tonga, Kiribati, Wallis-et-Futuna (France). Si l’envie soudaine de refaire votre vie vous tenaille à ce point c’est le moment de préparer vos valises, à condition bien sûr de trouver un vol pour atterrir sur l’une de ces îles. Au-delà de ces petits pays ou territoires, de plus grands Etats se disent épargnés par la pandémie. Difficile à croire, cependant, en raison de leur superficie, mais aussi de leur proximité avec d’autres contrées parfois fortement touchées. Ces pays sont la Corée du Nord, le Turkménistan, le Tadjikistan et les Comores. La encore prudence, la plupart de ces pays paraissent surtout soucieux de cacher la réalité de leur situation sanitaire.

Le virus s’est donc emparé de la quasi-totalité de la planète, ça fait réfléchir. J’ai toujours eu un faible pour les îles. Ces territoires isolés du continent, indépendants, solaires, et rattachés souvent aux territoires pour le ravitaillement et les loisirs. Beaucoup de ces îles m’ont inspirées des nouvelles, à Maurice, en Italie de Stromboli à Lipari, en passant par Ischia et Capri, les Bahamas comme les Maldives. Je me verrai bien dans un certain nombre d’années finir ma vie dans une de ces îles, comme ces retraités béats qui sirotaient des cocktails dans l’eau limpide des Bahamas et que j’ai regardé avec un sourire niais. J’aime l’idée même d’une île, ce rond imparfait qui délimite une sorte d’enfermement et qui me rappelle les manèges ou la musique de Philip Glass. La répétition des balades, ces paysages lunaires, ce dépouillement mental et physique, ou short et T-shirt rythment avec les couchers de soleil crépusculaires. Je me souviens encore de cette émotion, après avoir lu les romans de Michel Tremblay autour de Key-West, de découvrir cette longue route bordée de mer de chaque côté, de cette pension coloniale dissimulée dans les feuillages, et de ce port somptueux ou avaleurs de sabre, et costauds enchaînés se disputent l’allégorie d’un coucher de soleil flamboyant. Je me sens nu dans ces îles, plus léger et insouciant, comme les Cyclades en Grèce ou ce petit village d’Almyrida en Crète. La vie semble suspendue. Éternelle. Le braquage d’une banque, encore, est à l’horizon pour parfaire ce rêve insensé de finir ma vie ailleurs. En attendant je m’en inspire dans mes livres, c’est déjà pas si mal. »

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