Sombrero de Mexicomadrid

Les rayons cognent dur sur la Pyramide du Soleil de Teotihuacan. On vient d’arriver en car, de traverser la grande esplanade, d’explorer le tunnel sous la Pyramide de Quetzacoatl au pas de course et notre groupe de touristes grimpe à présent péniblement l’escalier raide de la Pyramide du Soleil. Et qu’est-ce qu’il chauffe ce dernier! Heureusement, j’ai eu la bonne idée de m’acheter un couvre-chef, on dit un sombrero ici, à une des boutiques touristiques juste avant de pénétrer sur le site archéologique. Ce lieu est à la fois fascinant et épuisant. J’ai mal aux jambes, je crève de chaud et j’essaie de suivre, avec difficulté, notre guide qui parle et qui marche à tout berzingue.

Enfin arrivés au sommet, nous avons droit à une petite pause. Ça transpire sous mon nouveau sombrero, je m’éponge le front et m’assieds sur la pierre brûlante, aïe les fesses, pour me reposer un peu. Mais pas le temps, deux jeunes gays amoureux me demandent de les photographier enlacés sur le sommet dominant le site. Ils sont joyeux et baragouinent un peu de français, ils me disent qu’ils sont espagnols et en voyage « de noces » même si à l’époque le mariage homosexuel n’existait pas encore. Ils sont adorables et je ne les quitterai plus de la journée jusqu’à notre retour à nos hôtels respectifs à Mexico tard le soir, après leur avoir offert deux Corona’s bien fraîches sur la terrasse d’une taberna. Je dois beaucoup à Diego et Luis qui m’ont aidé pendant toute l’excursion à comprendre notre guide, mon espagnol étant nettement moins bon que leur français. Au moment de nous séparer, nous nous sommes échangés nos numéros de téléphone, on ne sait jamais, en nous promettant de nous revoir quand nous serions rentrés en Europe. Mais je n’en aurai pas besoin.

Quelques semaines à peine après mon retour, je me rendais à Madrid pour un tournage. À peine entré dans le hall de mon hôtel, j’ai entendu courir derrière moi et une voix m’appeler « Miguel, Miguel »… c’était Diego ! Quelle surprise ! Comment est-ce possible ? « Yé travaille à Banco-Popular Madrid dé l’autre côté de la calle et yé t’ai vu sortir du taxi, yé ai reconnu ton sombrero ». Le soir même, Diego et Luis m’ont offert, c’était à leur tour disaient-ils, quelques sangrias sur la splendide Plaza Mayor à Madrid.

Le lendemain matin, j’avais chaud au cœur et une belle migraine sous mon sombrero. 

  

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